Introduction
La réhabilitation des bâtiments anciens est aujourd’hui une nécessité de plus en plus fréquente, que ce soit pour des raisons structurelles, réglementaires ou d’efficacité énergétique.
Dans ce contexte, les étaiements de planchers constituent un outil essentiel pour garantir la sécurité pendant les travaux, prévenir les effondrements et faciliter les interventions de renforcement structurel.
Dans ce guide pratique, nous verrons :
Quand il est nécessaire d’étayer un plancher ancien.
Quels sont les différents types de systèmes existants et comment les utiliser.
Des recommandations pour choisir le système le plus adapté et éviter les erreurs courantes.
Une lecture incontournable pour les techniciens, maîtres d’œuvre ou promoteurs souhaitant assurer la sécurité et la performance de leurs projets de réhabilitation.
Pourquoi est-il important d’étayer un plancher lors d’une réhabilitation ?
Les planchers de nombreux bâtiments anciens — en particulier ceux construits avant les années 1970 — ont subi une dégradation progressive due au temps, à l’humidité, aux charges non prévues, aux infiltrations ou encore à des interventions mal réalisées.
Facteurs qui fragilisent un plancher :
Carbonatation et corrosion des armatures dans les structures en béton armé.
Perte de section utile dans les poutres métalliques par oxydation.
Bois attaqué par des xylophages ou détérioré par une humidité persistante.
Surcharges non prévues dans le projet initial (ascenseurs, équipements, nouvelles cloisons).
Dans ces situations, l’étaiement permet d’intervenir en toute sécurité, de redistribuer les charges et d’éviter tout dommage ou risque d’effondrement pendant l’exécution des travaux.
Quand l’étaiement est-il obligatoire ?
Il n’existe pas une seule norme qui rende l’étaiement obligatoire, mais plusieurs critères techniques et réglementaires en rendent l’usage recommandé, voire exigé, selon le contexte.
Cas typiques où l’étaiement est recommandé :
Lors de démolitions partielles ou du remplacement d’un plancher.
En présence de lésions structurelles visibles : fissures, fléchissements, pertes de matériaux.
Lorsqu’on réalise des renforcements de poutres ou de poteaux affectant la stabilité de la structure.
Dans les projets comportant des charges additionnelles (par ex. nouvelles installations en toiture).
Dans les chantiers soumis à la législation sur la sécurité et la santé au travail, pour protéger les ouvriers.
Normes de référence :
Code Technique de la Construction (CTE espagnol)
Décret Royal 1627/1997 sur la sécurité et la santé sur les chantiers
Norme UNE-EN 12812 relative aux coffrages et étaiements temporaires
Types d’étaiement pour planchers
Les systèmes d’étaiement ont considérablement évolué. Aujourd’hui, il existe des solutions modulaires plus légères et plus efficaces, permettant d’adapter le dispositif à chaque besoin spécifique.
Étaiement vertical avec étais télescopiques
C’est le système le plus courant. Il repose sur l’utilisation d’étais métalliques réglables en hauteur, disposés régulièrement sous le plancher.
Avantages :
Montage simple et rapide
Coût économique
Idéal pour supporter les charges verticales lors d’un renforcement
Limites :
Non adapté aux grandes portées ou aux charges élevées
Nécessite un sol stable et résistant
Usages typiques :
Remplacement de solives
Réparation de zones dégradées
Substitution partielle d’éléments porteurs
Tour d’étaiement ou cimbre métallique
Utilisée pour des charges importantes ou des hauteurs élevées. Composée de cadres et de diagonales en acier, elle forme des tours modulaires.
Avantages :
Grande capacité portante
Stabilité accrue face aux charges excentrées
Adaptée aux zones à géométrie complexe
Usages typiques :
Étaiement de toitures industrielles ou de halls
Soutènement pendant les injections ou consolidations structurelles
Systèmes d’étaiement latéral ou de contreventement horizontal
L’étaiement n’est pas toujours vertical. Dans certains projets de réhabilitation complexes, il peut être nécessaire de contenir la poussée des murs ou des planchers au moyen d’entretoises ou de butons horizontaux.
Exemple pratique :
Dans la réhabilitation d’un immeuble mitoyen, les planchers peuvent être étayés entre deux façades opposées à l’aide de poutres de reprise horizontales.
Tableau comparatif des systèmes d’étaiement
| Type de système | Charge supportée | Hauteur maximale | Flexibilité | Application principale |
|---|---|---|---|---|
| Étais télescopiques | Moyenne | Jusqu’à 5 m | Élevée | Travaux de petite envergure |
| Tour d’étaiement modulaire | Élevée | > 5 m | Moyenne | Renforcement structurel |
| Étaiements horizontaux | Variable | Selon le projet | Élevée | Contention et réhabilitation |
Conseils pratiques pour un étaiement sûr
Étude technique préalable
Avant toute mise en place, un technicien qualifié doit évaluer l’état du plancher, la nature des charges et les risques potentiels.
Répartition homogène
Les étais doivent être disposés de manière régulière et symétrique, en maintenant des distances constantes pour éviter les concentrations de charge.
Ancrage et stabilité
Ne jamais poser un étai directement sur un sol fragile. Utiliser des plaques de base et, si nécessaire, des renforts de répartition pour assurer une assise stable.
Contrôle périodique
Pendant toute la durée des travaux, le système d’étaiement doit être inspecté régulièrement par un technicien, notamment après des opérations générant des vibrations ou des chocs.
Foire aux questions (FAQ)
Peut-on étayer un plancher sans projet ?
Non recommandé. Même si la loi ne l’impose pas toujours, l’opération doit être supervisée par un ingénieur ou architecte compétent.
Quelle charge peut supporter un étai ?
Selon le modèle. Un étai télescopique standard supporte généralement entre 1,5 et 3 tonnes, à vérifier dans la fiche technique du fabricant.
Quel est le coût d’un étaiement ?
Il varie en fonction du type de système, de la surface et de la durée du chantier.
Combien de temps peut-on laisser un plancher étayé ?
Cela dépend du type d’intervention et de l’étude structurelle. Le maintien doit toujours être validé par le bureau d’études.
Peut-on combiner étaiement et renforcement structurel ?
Oui, et c’est même fréquent. L’étaiement assure la sécurité pendant la mise en place des renforts définitifs (poutres métalliques, fibres de carbone, injections structurelles, etc.).
Recommandations finales pour un étaiement efficace
Toujours consulter un technicien qualifié.
Évaluer l’état du plancher avant toute intervention.
Ne jamais improviser : chaque chantier a sa solution optimale.
Inspecter le système régulièrement pendant les travaux.
Coordonner l’étaiement avec l’ensemble de l’équipe technique.
L’expérience démontre qu’un étaiement bien conçu et bien exécuté réduit les coûts à moyen terme, prévient les accidents et facilite grandement les opérations de renforcement structurel.



